22/03/2020
Le Chœur honore, Ah ! Ah !
Le Saint en son Siège
de la vie ruse,
couronne ses dictats,
confine la vie,
masque ses sous - rit
Ô sourires souillés,
dans ses souliers
le simple se soûle
se rue, s’étale à corps et à prix,
vide les étals, vire ses Us.
Que de chinoiseries
pour un Pé-cule , devenu culte,
écoulé, écroué, acculé
à changer ses coutumes.
Ô coutumier de la rue
d’un rot vous fûtes
à un rustre con-finement astreint,
simple comme un virus
un corps à corps avec la peur.
Pensées disloquées
la peur-panique
guide la raison déconfite
fait de sa réflexion
Mille confettis
corrobore le Saint-Siège
dans son état de siège.
L’invisibilité du regard
occulte l’immonde hissé
de toutes pièces de sa main.
Morale lissée
verbalise le sans-abri.
La faute à qui ?
A qui voudra !
A l’acquis du bien
du bien – bienséant
L’être du bien
Bien des choses…
Regard de paria :
caresse pas mon chien
C’est la guigne que tu portes !
Ton regard s’écarte
le porte loin devant
ignore l’être devenu
spectre humain.
Moi, Moi, Moi
Toi, Toi, Toi
Non Toi, pas Moi !
J’ai peur
Sauve qui peut !
Moralité, l’associé - tait
Mortalité, le T - tue
Réalité, le C - tu ? tue.
07/03/2020
La lumière du silence
Dame Motus, âme vagabonde, vêtue de sa robe brodée de regards hagards et sertie d’un iris embué, murmure l’intériorité de sa surdi-mutité.
Sidération d’un nuage écume de pensées, l’esprit contemplatif, terre en friche asséchée, se suspend à l’infinitude de l’espace-temps, filtre le souffle des crochetées en pause, au théâtre de la vie s’absente.
Le magma des sens, vague fétide, consume de l’intérieur le cœur jusqu’à son épicentre, érode ses roches ignées, les tasse et les cimente, laissant poindre un dôme de sel.
Le corps vidé de son substrat flotte en apesanteur, transpire ses non-dits ; tel un écho aphasique soupire son désir de rejoindre le siège du champ du cinabre et qu’un rai de lumière vienne coudoyer cette obscurité engourdie.
La Sensible, fée aux yeux de chevêche, perçoit et sonde la tonalité de la pluralité des silences, se hasarde à l’envi au cœur de ce mutisme vaporeux et révèle la musicalité de ses ressentis au corps bercé du chant de Dame nature.
Une goutte de lumière perle et ruisselle le paillis de l’âme, l’alimente de son essence, la parfume de yin-yang et engendre son fluide.
L’esprit irrigue les veines du corps, exhorte le champ d’élixir à la floraison du cœur, dépose en chemin ses scories, s’allège de ses silences, se laissant emporté par le souffle vital. L’âme frétille de ses sensations, ausculte la conscience de l’esprit, avec le cœur cousine. Le prisme du regard estompe la grisaille et élargit son champ de vision, s’illumine au merveilleux des rayons du soleil. L’aurore lève enfin son voile, révèle la beauté lumineuse de l’univers.
Tout devient frissons, bruissements, pépiements, gazouillis, fourmillements ; mélodie apaisante de l’harmonie d’un monde en émoi.
Le feu de paille se gorge de sève, déploie ses joncacées, forme un paillet, nid tiède et douillet au cœur du vivant. La genestrolle teinte l’horizon de sa douceur pastel et tiède aux couleurs d’une aurore renaissante , assemble les perles argentées aux reflets d’or, illumine la vue.
Corps et âme s’entrelacent, sympathisent avec le cœur.
Le silence de la vie s’éveille, se conjugue et se fait symphonie du monde.
Sylvie Grich.
16/02/2020
Réflexion poétique du jour
Faut-il attendre le seuil du troisième âge pour qu’enfin s’ouvre la porte de l’harmonie…
Le silence de la nuit perle ses gouttes de rosée, la brume enveloppe de son velours les arbres, buissons et maux. Les astres scintillent dans la profondeur du ciel ; s’invitent alors les songes, tel un nuage de pensées saupoudré de la nostalgie du temps écoulé.
Comme une fleur éclose, le cœur parfume l’âme, goutte à goutte perce son mystère, devient ami-confident du présent ; un voyage suspendu à l’émotion des silences nocturnes baignés de souffre.
Le chemin de la pensée se liquéfie, devient ruisseau et suinte à l’intérieur du corps, caresse les veines palpitantes des souffrances passées, pénètre chaque membre et membrane ; atteint chaque cellule, chaque fibre sensible de l’existence jusqu’à rejoindre le jardin secret du cœur ; forteresse inaccessible à la lumière du jour.
Les émotions chavirent la barque instable. Ressurgissent les vagues de la souffrance, blessures de la vie, fragilité constante de l’émoi. L’absence d’amour dresse le désert intérieur ; vide abyssal devenu si profond, si intense.
L’enveloppe charnelle devient feuille tremblotante au souffle de l’émoi, frissonne, se glace et fond à la vue de la beauté de cet obscur lumineux.
La quête du bonheur, de la joie de vivre, lorsque le cœur de plomb s’est momifié, peine à crier son désarroi, à exprimer son appel au bonheur, à la joie de la vie.
Dualité- miroir d’un « Je » et d’un « moi » balancier.
Princesse du soleil et prince des ténèbres, comment parviendrez-vous à vous donner la main pour cheminer ensemble sans rompre la corde du lien intrinsèque que sont vos âmes si différentes, pour accorder vos vibrations intérieures dissonantes désaccordées par les expériences de la vie ?
Cette vie si courte, si belle, et pour laquelle vous passez sans même l’effleurer.
Sylvie Grich
13/02/2020
L’inspiration a besoin d’être nourri afin de se renouveler et de ne pas se retrouver en panne.
La page ou la toile blanche, tout le monde éprouve un jour ce sentiment de blocage, de vide.
Non, j’ai beau m’installer devant ma toile ou ma feuille : rien !
Alors comment recharger ses batteries ?
J’ai mis en place un petit rituel qui est celui du rendez-vous avec moi-même ainsi que quelques autres
ressources qui me sont devenues indispensables, mais aujourd’hui, je n’évoquerai que le rendez-vous
avec moi-même.
Alors c’est quoi, me direz-vous, ce rendez-vous avec soi-même ?
Et bien une fois par semaine, parfois deux, je pars, seule, sans téléphone, en terrain inconnu, de
préférence dans un endroit ou un quartier de la ville que je ne connais pas encore et je marche ou roule
en vélo. C’est selon l’humeur du moment et le temps...
L’autre jour, le vent soufflait légèrement et le soleil offrait une belle luminosité. Mon esprit, lui, était plutôt
brumeux et encombré d’une foule de réflexions qui se télescopaient dans ma tête.
Il me fallait sortir et fuir d’urgence cette grisaille intérieure avant qu’elle ne s’abatte de toute sa pesanteur
en moi.
Alors, sans réfléchir et sans plus attendre j’ai enfourché mon vélo et suis partie, au hasard, sans savoir
où j’allais me rendre. J’avais juste envie de voir de la verdure et de sentir le vent.
J’ai pédalé sans me préoccuper du temps, en suivant juste mes envies , à la découverte des beaux
chemins de campagne, suivant du regard les oiseaux venant se nicher à même le sol des champs, me
laissant glisser le long des pentes douces et infiniment longues des sentiers et savourant ce vent doux et
léger qui me caressait les joues.
Je me sentais déjà plus légère, même si mes cuisses, elles me disaient le contraire ; Les chemins
vallonnés, les sentiers cabossés, elles commençaient sérieusement à s’affermir à force de mouliner.
Soudain, mon esprit s’est recentré sur le réel, le soleil déclinait et il allait bientôt faire sombre. Par
réflexe, j’ai voulu regarder l’heure qu’affichait ma montre, mais, je ne l’avais pas mise au poignet !
Il me fallait penser au retour.
A force de pédaler sans repère aucun, à laisser mes yeux guider mon chemin, je me suis un peu,
beaucoup éloignée, je n’avais ni eau, ni pull, ni téléphone, ni équipement en cas de crevaison, ni carte
pour m’orienter. Là, je me suis dit que mes soixante printemps bien pesés n’avaient pas franchement
modifié mon esprit d’artiste vagabonde ni ma notion du temps. Quant à mon sens de l’orientation, il
n’apprécie ni le linéaire, ni le rectiligne, il est toujours aussi libre comme l’oiseau des champs.
C’est bien joli tout ça, mais qui dit pente dans un sens, dit côte dans l’autre sens et pour rentrer, je me
suis d’abord mise à repérer l’emplacement du soleil couchant puis, je me suis dit qu’il serait sans doute
préférable de me fier à mon instinct, lequel est déjà plus fiable que mon sens de l’orientation.
J’ai donc pédalé, mouliné, mes jambes avaient pris un bon rythme et s’étaient bien durcies. Rentrée au
bercail à la nuit tombée, j’étais vannée, mon estomac criait sa faim ; pour satisfaire mon corps, je lui
préparais des légumes en papillotes ; mes yeux, eux, papillonnaient à l’exquis souvenir tout frais de ces
merveilles que nous offre la nature ; quant à mon esprit, il frétillait, son imaginaire devenait fécond ; il me
fallait peindre ! C’est ainsi que naquit la série champêtre.
Faire le vide pour le remplir de nouveauté : c’est le secret du rendez-vous avec soi-même.
Ce besoin d’escapade, de liberté, de nouveautés sont depuis toujours ma nourriture, vous comprendrez donc,
je crois, pourquoi j’ai choisi le nom d’art libre vagabond pour mon site.
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